Obligation DPE Location : Ce Qui Change en 2026

L’obligation DPE location s’intensifie et transforme profondément le marché immobilier français. Depuis le 1er janvier 2023, les logements classés G consommant plus de 450 kWh/m²/an sont interdits à la location. Et depuis le 1er janvier 2025, il n’est plus possible de conclure, renouveler ou reconduire un bail pour un logement classé G. Les logements classés F suivront en 2028, marquant ainsi une interdiction progressive location des biens les moins performants énergétiquement.
Le DPE reste obligatoire avant toute mise en location, meublée ou vide. Faire un diagnostic est essentiel avant la publication de l’annonce, puis le DPE doit être intégré au Dossier de Diagnostic Technique remis au locataire. Son coût varie en pratique entre 100 et 250 €, une dépense déductible au régime réel. En cas de non-conformité, les sanctions peuvent atteindre 3 000 €, ainsi que le gel de toute augmentation de loyer.
Cet article détaille les obligations DPE à anticiper pour 2026, les risques encourus en cas de manquement et les solutions concrètes pour optimiser la performance énergétique de votre bien.

La table des matières
Les nouvelles obligations DPE à connaître en 2026
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) connaîtra une évolution majeure au 1er janvier 2026. Cette transformation du mode de calcul va redistribuer les cartes pour de nombreux propriétaires, notamment ceux qui possèdent des logements chauffés à l’électricité.
Obligation DPE pour location : ce qui évolue
À partir du 1er janvier 2026, la méthode de calcul du DPE évolue profondément. Le changement majeur est la modification du coefficient de conversion de l’électricité, qui passera de 2,3 à 1,9. Cette réforme corrige une disparité qui pénalisait jusqu’ici les logements chauffés à l’électricité, pourtant alimentés par une énergie largement décarbonée en France.
Cette évolution permettra à de nombreux logements d’améliorer leur étiquette énergétique : environ 850 000 biens devraient sortir des classes F et G. Les logements chauffés à l’électricité seront les principaux bénéficiaires, notamment ceux déjà équipés de systèmes performants comme les pompes à chaleur, les chaudières biomasse ou les radiateurs à inertie. Aucun logement ne verra son étiquette se dégrader du fait de cette réforme.
Les DPE réalisés avant 2026 resteront valables. À compter du 1er janvier 2026, les propriétaires pourront télécharger gratuitement une attestation de nouvelle étiquette sur le site de l’Observatoire DPE-Audit de l’ADEME, sans nouvelle visite du diagnostiqueur certifié.
Quels logements sont concernés en 2026 ?
Les principaux bénéficiaires de cette réforme seront les logements chauffés à l’électricité. En effet, près de la moitié d’entre eux devraient voir leur étiquette énergétique s’améliorer. Les biens disposant déjà d’équipements performants comme les pompes à chaleur ou les radiateurs inertiels seront particulièrement avantagés.
Par ailleurs, 2026 marque également une nouvelle échéance pour les copropriétés : la loi “Climat et Résilience” rend obligatoire la réalisation d’un DPE pour tous les bâtiments d’habitation collective de 50 lots maximum à partir du 1er janvier 2026. Pour rappel, cette obligation s’applique déjà depuis le 1er janvier 2024 aux monopropriétés et copropriétés de plus de 200 lots, et depuis le 1er janvier 2025 pour les copropriétés entre 50 et 200 lots.
Obligation DPE location depuis quand ?
Le DPE location obligatoire est en vigueur depuis le 1er juillet 2007. Depuis 2011, la classe énergétique doit apparaître dans toutes les annonces immobilières. Et depuis le 1er juillet 2021, le DPE est devenu pleinement opposable : le locataire peut engager la responsabilité du propriétaire en cas d’erreur.
Le calendrier des interdictions est désormais clair :
- consommation >450 kWh/m²/an interdite depuis 2023 ;
- tous les logements classés G interdits à la conclusion ou au renouvellement d’un bail depuis le 1er janvier 2025 (DPE 2025) ;
- logements classés F interdits en 2028 ;
- logements classés E interdits en 2034.
Ce que vous risquez sans DPE conforme

Le non-respect de l’obligation DPE expose les propriétaires à plusieurs risques :
Amendes administratives
- jusqu’à 3 000 € pour les particuliers ;
- jusqu’à 15 000 € pour les personnes morales ;
- 1 500 € (3 000 € en récidive) pour recours à un diagnostiqueur non certifié.
Recours du locataire Le DPE étant opposable depuis 2021, le locataire peut demander une réduction de loyer, des dommages et intérêts, voire la nullité du bail en cas d’erreur manifeste. Il peut également agir contre le diagnostiqueur certifié.
Suspension des aides au logement Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G sont considérés comme indécents. La CAF ou la MSA peut alors suspendre les APL. Le propriétaire dispose de 18 mois pour réaliser des travaux, faute de quoi les aides retenues sont définitivement perdues.
Préparer son bien à la location en 2026
La validité d’un DPE est de 10 ans, sauf cas particuliers. Les anciens DPE réalisés entre 2018 et juin 2021 ne sont plus valables depuis le 31 décembre 2024. À partir du 1er janvier 2026, les propriétaires pourront télécharger gratuitement une attestation de nouvelle étiquette pour les DPE réalisés après le 1er juillet 2021, à condition qu’ils soient encore dans leur période de validité de dix ans. Cette attestation met simplement à jour la classe énergétique selon la nouvelle méthode de calcul, sans nécessiter une nouvelle visite du diagnostiqueur certifié.
Après des travaux de rénovation énergétique, un nouveau DPE est indispensable pour actualiser l’étiquette du logement, surtout si celui-ci était précédemment classé F ou G et considéré comme une passoire thermique.
L’annonce de location DPE doit obligatoirement afficher les classes énergie et climat, ainsi que la mention « logement à consommation énergétique excessive » pour les biens classés F ou G. Le DPE pour louer doit être joint au bail dans le Dossier de Diagnostic Technique.
Améliorer son DPE : les solutions concrètes

L’amélioration du DPE repose sur trois axes prioritaires pour optimiser la performance énergétique :
Isolation
La toiture peut représenter 25–30 % des déperditions thermiques, suivie des murs (20–25 %), des fenêtres (10–15 %) et des planchers bas (7–10 %). L’isolation des combles puis des murs est la première étape efficace. Le remplacement du simple vitrage améliore aussi significativement le confort thermique.
Systèmes de chauffage
Le chauffage représente près de 67 % de la consommation d’un logement. Le passage à une pompe à chaleur, à une chaudière à condensation, une chaudière biomasse ou à des radiateurs à inertie permet une nette amélioration de la performance énergétique. La réforme 2026 favorisera mécaniquement les biens chauffés à l’électricité.
Ventilation
Une VMC performante, notamment double flux, limite les pertes de chaleur et améliore la qualité de l’air. Elle évite aussi les problèmes d’humidité qui dégradent l’isolation.
Audit énergétique
L’audit énergétique, plus détaillé qu’un DPE, propose des scénarios chiffrés de travaux et d’économies potentielles. Il doit être réalisé par un professionnel RGE et reste valable 5 ans.
Aides disponibles
MaPrimeRénov’, l’éco-PTZ jusqu’à 50 000 €, les CEE et la TVA réduite à 5,5 % permettent de financer une grande partie des travaux, notamment dans les parcours de rénovation globales.
Points Clés à Retenir
L’obligation DPE location se durcit progressivement et transforme le marché immobilier français. Voici les éléments essentiels à connaître pour anticiper les changements de 2026 :
- Réforme du DPE 2026 : coefficient électrique abaissé de 2,3 à 1,9, permettant à environ 850 000 logements d’améliorer leur classe énergétique.
- Sanctions renforcées : amendes jusqu’à 3 000 €, suspension des APL, DPE opposable et recours possibles des locataires.
- Calendrier strict : logements classés G interdits depuis 2025, F en 2028, E en 2034.
- Travaux prioritaires : isolation pour réduire les déperditions thermiques, chauffage performant, ventilation maîtrisée.
- Aides financières : MaPrimeRénov’, éco-PTZ, CEE, TVA réduite pour accompagner les propriétaires.
Cette évolution réglementaire pousse les propriétaires à repenser leur stratégie patrimoniale. Les plus prévoyants transformeront cette obligation en avantage concurrentiel, valorisant leurs biens tout en sécurisant leur rentlocative sur le long terme. Il est crucial de comprendre que le DPE obligatoire n’est pas seulement une contrainte, mais aussi une opportunité d’améliorer la performance énergétique de son bien immobilier.

FAQs
Le DPE est-il obligatoire pour louer un logement en 2026 ?
Oui. Le DPE doit être réalisé avant la publication de l’annonce et intégré au Dossier de Diagnostic Technique remis au locataire.
Un logement classé G peut-il encore être loué ?
Non. Depuis le 1er janvier 2025, il est interdit de conclure ou renouveler un bail pour un logement classé G.
Que risque un propriétaire sans DPE conforme ?
Une amende pouvant atteindre 3 000 €, la suspension des APL et des recours possibles du locataire.
Le DPE va-t-il changer en 2026 ?
Oui. Le coefficient de l’électricité passe de 2,3 à 1,9, ce qui améliore la classe énergétique de nombreux logements.
Comment améliorer rapidement le DPE d’un logement ?
Priorité à l’isolation, au remplacement du système de chauffage et à l’installation d’une ventilation efficace.