CFE Location Meublée : Erreurs à Éviter pour Propriétaires

Êtes-vous propriétaire d’une location meublée et incertain face à la CFE LMNP ? La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) est une taxe locale obligatoire pour tous les Loueurs Meublés Non Professionnels. Pourtant, de nombreux propriétaires la négligent, ce qui peut entraîner des régularisations inattendues.
Le montant de la CFE varie selon la commune et la valeur locative du bien. À Paris, avec un taux de 16,52 %, un logement d’une valeur locative de 20 000 € entraîne environ 3 300 € de CFE annuelle. Une exonération reste possible si vos revenus locatifs sont inférieurs à 5 000 € par an.
Dans cet article, découvrez l’essentiel sur la CFE LMNP : son calcul, les exemptions possibles et les erreurs à éviter pour mieux anticiper cette obligation fiscale dans votre investissement locatif.

Table of Contents
Comprendre la CFE location meublée
La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) représente un élément essentiel à maîtriser pour tout propriétaire en location meublée. Cette taxe, souvent mal comprise, peut impacter significativement votre rentabilité si vous ne l’anticipez pas correctement dans votre gestion locative.
Définition de la CFE et lien avec le statut LMNP
La CFE est un impôt local instauré par la Loi de finances de 2010, remplaçant l’ancienne taxe professionnelle. Elle constitue, avec la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE), la Contribution Économique Territoriale (CET). Cette cotisation foncière est versée aux communes où se situent vos biens immobiliers.
En tant que Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP), vous êtes concerné par la CFE même si vous êtes un simple particulier ou entrepreneur individuel. En effet, dès l’obtention d’un numéro SIRET pour votre activité, vous devenez automatiquement redevable de cette taxe. Cette obligation s’applique quel que soit votre régime d’imposition (micro-BIC ou régime réel simplifié).
Pourquoi les loueurs en meublé sont concernés par la CFE LMNP
La location de locaux meublés est considérée par nature comme une activité commerciale professionnelle imposable à la CFE. Même en tant que particulier, cette qualification s’applique dès lors que votre activité présente certaines caractéristiques :
- Elle est exercée en France
- Elle présente un caractère habituel
- Elle est exercée à titre professionnel
- Elle est non salariée
Par ailleurs, les activités de location meublée sont assujetties à la CFE lorsqu’elles génèrent un chiffre d’affaires ou des recettes brutes hors taxes supérieurs à 5 000 €. Cette règle s’applique que vous pratiquiez la location meublée saisonnière ou la location à l’année.
Différence entre CFE et taxe foncière
| Critère | CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) | Taxe Foncière |
|---|---|---|
| Objet de la taxe | Taxe sur l’activité de location meublée (activité commerciale) | Taxe sur la propriété du bien immobilier |
| Personne concernée | Loueur en meublé non professionnel (LMNP) ou professionnel (LMP) | Propriétaire du bien immobilier |
| Type de bien visé | Logement loué en meublé (hors résidence principale) | Tous les biens bâtis ou non bâtis |
| Cas de double imposition | Si le bien est une résidence secondaire louée en meublé, les deux taxes peuvent s’appliquer | Idem : applicable en cas de résidence secondaire louée |
| Exonération | Revenu locatif annuel inférieur à 5 000 € ou première année d’activité | Certaines exonérations possibles (neuf, énergie, agricole, etc.) |
| Responsable du paiement | Propriétaire exerçant l’activité de location meublée | Propriétaire du bien, quelle que soit son occupation |
| Lien avec la taxe d’habitation | Exonération de taxe d’habitation si logement non occupé au 1er janvier | Indépendante de la taxe d’habitation |
Calcul et montant de la CFE pour les LMNP

Le calcul de la CFE pour les LMNP peut s’avérer complexe et varie considérablement selon plusieurs facteurs. Comprendre sa méthode de calcul vous permettra d’anticiper cette charge fiscale dans votre budget prévisionnel de gestion locative.
Comment est calculée la CFE ?
La CFE est calculée au 1er janvier de chaque année en prenant comme référence les recettes locatives de l’année N-2. Sa base d’imposition repose principalement sur la valeur locative cadastrale du bien immobilier, multipliée par un taux d’imposition fixé par le conseil municipal de la commune où se situe le logement. Plusieurs critères déterminent cette valeur locative :
- La surface du logement loué
- L’emplacement et la situation géographique
- Les caractéristiques du bien
Par ailleurs, la base de calcul de la CFE en LMNP est similaire à celle de la taxe foncière. Chaque commune applique son propre coefficient, ce qui explique pourquoi le montant peut varier considérablement d’une ville à l’autre. Le taux intercommunal peut également s’ajouter au taux communal dans certaines zones.
Montants minimums selon les tranches de revenus
Lorsque la valeur locative du bien est inférieure à la base minimale d’imposition fixée par la commune, une cotisation minimum s’applique. Pour 2025, ces montants varient selon le chiffre d’affaires réalisé en N-2 :
- Entre 5 001 € et 10 000 € : entre 243 € et 579 €
- Entre 10 001 € et 32 600 € : entre 243 € et 1 158 €
- Entre 32 601 € et 100 000 € : entre 243 € et 2 433 €
- Entre 100 001 € et 250 000 € : entre 243 € et 4 056 €
Notez que les loueurs dont les revenus locatifs LMNP sont inférieurs à 5 000 € sont automatiquement exonérés de cette taxe.
CFE pour plusieurs appartements LMNP ou SCI
Si vous possédez plusieurs biens en location meublée dans différentes communes, vous devrez déclarer et payer la CFE pour chacun d’entre eux. En effet, chaque appartement se voit attribuer un numéro SIRET distinct, nécessitant une déclaration séparée.
Pour les SCI, la CFE est également due, que la société soit imposée à l’IR ou à l’IS. Le calcul reste identique, basé sur la valeur locative des biens détenus par la SCI.
Exonérations et cas particuliers à connaître

Bon nombre de propriétaires en location meublée peuvent bénéficier d’allègements fiscaux concernant la CFE. Voici les principales exonérations à connaître pour optimiser votre situation et éviter une double imposition.
Exonération automatique pour revenus < 5 000 €
Les entrepreneurs individuels dont le chiffre d’affaires ou les recettes n’excèdent pas 5 000 € bénéficient d’une exonération totale de la CFE. Cette exonération s’applique automatiquement, sans aucune démarche à effectuer de votre part. Si vous recevez néanmoins un avis d’imposition alors que vos revenus sont sous ce seuil, contactez votre Service des Impôts des Entreprises (SIE).
Exonération la première année d’activité
Aucune CFE n’est due au titre de l’année de création de votre activité de location meublée. Cette exonération s’applique uniquement jusqu’au 31 décembre de l’année en cours. Par exemple, si vous commencez à louer en 2025, vous ne paierez pas de CFE cette année-là, mais serez redevable en 2026.
Location meublée de tourisme classée : conditions
Si vous louez des locaux faisant partie de votre habitation personnelle et classés « meublés de tourisme », vous êtes exonéré de CFE, sauf délibération contraire des collectivités bénéficiaires. Par ailleurs, dans les zones de revitalisation rurale, les communes peuvent exonérer de taxe additionnelle les locaux classés meublés de tourisme.
Cas des locations occasionnelles ou résidence principale
Vous bénéficiez également d’une exonération pour la location occasionnelle d’une partie de votre habitation personnelle, lorsqu’elle n’est pas destinée à se répéter. De même, la location d’une partie de votre résidence principale à un prix raisonnable à un locataire qui en fait sa résidence principale vous exonère de CFE.
Dégrèvement en cas de vacance ou travaux
Le dégrèvement de la CFE en LMNP est possible dans certaines situations exceptionnelles. Si votre bien reste vacant ou génère des revenus inférieurs aux prévisions, vous pouvez demander un allègement fiscal. Cette demande doit être accompagnée de justificatifs prouvant la situation exceptionnelle comme une vacance prolongée ou des travaux empêchant la location.
Déclaration, paiement et erreurs fréquentes

La procédure administrative liée à la CFE constitue souvent un parcours semé d’embûches pour les loueurs en meublé. Maîtriser ces démarches vous évitera bien des désagréments fiscaux et vous aidera à respecter vos obligations fiscales.
Quand et comment remplir le formulaire 1447-C-SD
Le formulaire 1447-C-SD doit être soumis au Service des Impôts des Entreprises (SIE) avant le 31 décembre de l’année de mise en location. Ce document essentiel permet de déclarer les éléments qui serviront à établir votre CFE pour l’année suivante.
Pour le compléter correctement, vous devez indiquer :
- Votre numéro SIRET
- La date précise de début d’activité
- Le code NAF 6820A correspondant à la location de logements
- La surface et valeur locative du bien
Depuis 2023, toutes les déclarations doivent obligatoirement être effectuées en ligne via le portail des impôts ou le guichet unique des entreprises.
Créer un compte professionnel sur impots.gouv.fr
Pour déclarer et payer votre CFE, vous devez créer un espace professionnel sur impots.gouv.fr. Privilégiez le mode simplifié si vous gérez votre propre entreprise. La procédure se déroule en deux étapes :
Tout d’abord, vous renseignez le numéro SIREN de votre entreprise et une adresse électronique valide. Un lien d’activation vous sera envoyé, utilisable pendant 72 heures. Ensuite, après validation, vous recevrez par courrier postal un code d’activation à utiliser dans les 60 jours.
Sanctions en cas de non-déclaration
L’omission de déclaration expose à des risques sérieux : rattrapage de cotisations et majorations. L’administration fiscale applique une majoration de 10% pouvant atteindre 40% en cas de récidive. De plus, des intérêts de retard de 0,20% par mois (soit 2,4% annuel) s’ajoutent à la somme due.
Erreur #1 : oublier de déclarer chaque bien séparément
Une erreur fréquente consiste à ne pas déclarer individuellement chaque bien situé dans différentes communes. En effet, si vous louez plusieurs appartements LMNP dans différentes villes, vous devrez demander un SIRET par commune. Chaque municipalité applique son propre taux d’imposition, donc chaque bien nécessite une déclaration distincte.
Erreur #2 : ne pas anticiper le montant dans la rentabilité
Négliger d’intégrer la CFE dans votre calcul de rentabilité peut gravement affecter vos prévisions financières pour votre investissement locatif. Pour éviter cette erreur, pensez à provisionner mensuellement environ un douzième du montant annuel estimé. Par exemple, pour un bien lyonnais avec une CFE de 2 625 €, prévoyez environ 219 € par mois.
Points clés à retenir
Voici les points essentiels à retenir pour éviter les pièges de la CFE en location meublée :
- Exonération automatique : Aucune CFE si vos revenus locatifs LMNP restent sous 5 000€ annuels et durant la première année d’activité
- Calcul variable : Le montant dépend de la valeur locative et du taux communal (ex: 3 304€/an à Paris pour 20 000€ de valeur locative)
- Déclaration obligatoire : Formulaire 1447-C-SD à soumettre avant le 31 décembre via votre espace professionnel impots.gouv.fr ou le guichet unique
- Erreur coûteuse : Déclarer chaque bien séparément par commune, sous peine de majorations jusqu’à 40% et intérêts de retard
- Anticipation financière : Provisionner mensuellement 1/12ème du montant annuel pour préserver votre rentabilité locative
La CFE représente une charge fiscale significative souvent négligée par les propriétaires LMNP. Une bonne compréhension de ses règles et exemptions vous permettra d’optimiser votre fiscalité et d’éviter les sanctions administratives. L’anticipation de cette taxe dans vos calculs de rentabilité reste cruciale pour la pérennité de votre investissement immobilier.

FAQs
Quand faut-il payer la CFE pour une location meublée ?
La CFE se paie à partir de la deuxième année d’activité, avant le 15 décembre. La première année est exonérée.
Quelles sont les conditions d’exonération de la CFE ?
Vous êtes exonéré si vos revenus locatifs sont inférieurs à 5 000 € par an, durant la première année d’activité ou si votre bien est classé “meublé de tourisme” dans une commune qui prévoit cette exonération.
La location saisonnière doit-elle payer la CFE ?
Oui, sauf si vos revenus sont inférieurs à 5 000 € par an. Elle peut aussi être soumise à la taxe foncière.
Combien coûte la CFE pour un loueur meublé non professionnel ?
Entre 243 € et 1 158 € selon la commune et les revenus. À Paris, un bien avec une valeur locative de 20 000 € peut entraîner environ 3 300 € de CFE annuelle.
Comment payer la CFE pour plusieurs logements en location meublée ?
Chaque logement doit être déclaré séparément, avec un numéro SIRET distinct, surtout s’ils se trouvent dans des communes différentes.